Multiples usages des herbes aromatiques
Les plantes aromatiques, un temps oubliées dans les jardins de curé, sont revenues dans nos jardins. Nous avons envie de cultiver notre jardin, de retrouver le lien à la Nature depuis quelques années et encore plus depuis l’épisode de la Covid 19.
C’est le moment de récolter et de déguster le persil, la coriandre, la ciboulette dans nos jardins ou bien sur nos balcons. Depuis plusieurs milliers d’années, les jardiniers en herbe cultivent les plantes aromatiques que ce soit pour un usage médicinal, culinaire, magique mais aussi ornemental, tinctorial ou olfactif.
Chez vous, ces plantes seront utiles pour agrémenter la cuisine, pour apporter des bonnes odeurs, éloigner les insectes de vos placards, vous soigner. Elles serviront à des nettoyages énergétiques en les brûlant, à des onguents pour la peau.
Usage médicinal
C’est en Chine, il y a plus de 4000 ans que l’empereur Chen-Nong aurait constitué le premier herbier et un traité de phytothérapie. Par la suite, les « médecins aux pieds nus » soignaient leurs patients avec des extraits et des teintures de plantes.
En Chine, l’armoise séchée est utilisée sous forme de « moxa » en Médecine Traditionnelle. La combustion du « moxa » appelée « moxibustion » sert à stimuler les points d’acupuncture, réchauffer le corps, soigner les problèmes musculaires ou les tendinites. Elle a un effet anti-inflammatoire car elle favorise la circulation du sang et du « Chi ».
Au 9 ème siècle, en Suisse, les moines bénédictins du monastère de Saint-Gall auraient dessiné le 1er jardin d’herbes médicinales. Ce jardin carré appelé herbularius comportait 16 planches d’herbes « belles et bonnes pour la santé ». La liste des « simples » du capitulaire de Charlemagne aurait inspiré les moines pour dessiner le plan du jardin de Saint-Gall. Fenouil, cumin, livèche, sauge, romarin, sarriette, rue et tanaisie y figuraient.
En France, au 17 ème siècle, Guy de La Brosse, apothicaire du roi Louis XIII, créa un jardin de simples, autrement appelé « jardin du roi ». A Nantes, à la même époque, le jardin botanique des Plantes Médicinales, situé à l’emplacement de l’actuelle tour de Bretagne se devait de fournir des « simples » aux apothicaires de la marine royale.
Quelques exemples de l’utilité des « simples » en tisane
La tisane de thym et de sauge en remède contre les inflammations des voies respiratoires.
La livèche pour agrémenter les régimes dans sel grâce à son goût poivré.
Usage culinaire
Les cuisiniers du Moyen Age employaient beaucoup les herbes aromatiques afin de conserver les viandes grâce à leurs vertus antiseptiques.
Au 17 ème siècle, Olivier de Serres, considéré comme le père de l’agriculture française, avait bâti son jardin de simples sur un monticule bordé d’herbes culinaires. http://www.memoire-ardeche.com/libre_acces/108_7.pdf
A la même époque, François Pierre de la Varenne, cuisinier français, invente la nouvelle gastronomie employant moins d’épices exotiques et plus d’herbes aromatiques, tels le persil, le laurier, l’estragon, la sauge…
Alain Passard, chef étoilé, nous donne sa recette du taboulé printanier avec bien sûr des « fines herbes » dans cette vidéo. https://www.dailymotion.com/video/x2qb2uk
En Chine, des restaurants proposent des plats composés avec des herbes aromatiques à but culinaire mais aussi médical.
Usage magique
Au Moyen Age, on attribuait un pouvoir magique à certaines plantes, pouvoir expliqué par la suite, par leurs principes chimiques.
Il y avait par exemple le collier d’ail sensé écarter les mauvais esprits. Son pouvoir est non pas magique mais bactéricide.
S. Cunningham dans son Encyclopédie des herbes magiques conseille de « porter un brin de bourrache à la boutonnière chaque fois que vous prenez des risques « .
Culpeper, médecin botaniste du 17 ème siècle disait que si un homme et une femme mangeaient au même moment des feuilles de pervenche alors ils tombaient amoureux. La pervenche était aussi appelée « violette des sorcières » au Moyen Age, en Angleterre.
La verveine, herbe sacrée des Celtes a été appelée « herbe des sorcières » ou « herbes à maléfices » par la suite.
La joubarbe était investie du pouvoir de lutter contre les orages. D’ailleurs Charlemagne, dans son Capitullaire de Villis demandait qu’on la plante sur les toits.
Les grimoires de plantes de sorcière existent depuis bien longtemps et se vendent toujours.
Usage tinctorial
La teinture naturelle à base de plantes revient en force. Elle permet d’éviter les teintures chimiques nocives pour l’homme et l’environnement. Les teintures végétales fonctionneront mieux sur des fibres naturelles comme le lin, la soie, le coton, la laine, le chanvre. Elles apportent des nuances subtiles.
Parmi les plantes tinctoriales, on trouve la consoude, qui associée à de l’alun, fixateur de couleur, va donner une jolie teinture jaune.
La garance donne du rouge vif, les racines d’oseille vont créer du rose et la tanaisie, du jaune moutarde.
Usage olfactif
Les herbes aromatiques sont le symbole, depuis bien longtemps, d’une puissance mystique et érotique.
Le parfum était associé aux divinités dans la Grèce antique. Le mot parfum vient du latin per fumum qui signifie « par la fumée ». L’encens est utilisé depuis fort longtemps dans le monde entier. J’en ai parlé dans mon blog. https://www.id-fengshui.com/encens-et-bien-etre/
Les herbes fraîches ou séchées, en lotions ou onguents servaient à désodoriser les habitations, parfumer les corps, les cheveux, les vêtements. On glissait des brins de lavande et de santoline sous les tapis qui foulés aux pieds, déployaient leurs parfums de garrigue.
Il était d’usage de remplir les oreillers et matelas de plantes comme le genêt, la lavande, le gaillet. Dans les châteaux, on disposait des coupelles de pots-pourris et les dames portaient des petits flacons d’eau de rose ou de lavande. Les draps embaumant le romarin étaient sensés éloigner les cauchemars .
Recette de pot-pourri de lavande et d’herbes aromatiques
Ingrédients 1 tasse de fleurs de lavande séchées – 1 tasse de feuilles séchées de verveine citronnée- 1/2 tasse de fleurs séchées de camomille romaine- 1/2 tasse de fleurs de violettes sauvages séchées- 1 cuillerée à café de zeste d’orange séché- 1/2 cuillerée à café de noix de muscade râpée ainsi que de clous de girofle pilés- 25g de poudre d’iris- 3 gouttes d’ H.E de lavande et 1 goutte d’H.E de géranium rosa.
Mélangez délicatement . Transférez le mélange dans un bocal hermétique que vous laisserez macérer pendant 3 semaines dans un endroit chaud. Répartissez-le ensuite dans des coupelles .
Il existe beaucoup de « tutos » de savons et bougies parfumés . De quoi s’occuper pendant les vacances d’été !
Je vous conseille les livres « Les fines herbes » de Geraldene Holt dont je me suis inspirée , « Enquête sur les plantes magiques » de Michèle Bilimoff et « Le livre des bonnes herbes » de Pierre Lieutaghi.